Edition
Crans-Montana
A propos
17 juin 2023 – 31 mars 2024, Lens & Crans-Montana
La biennale de Crans-Montana est organisée pour cette édition en collaboration avec Sculpture Garden de Genève. A Genève les artistes et commissaires investissent les parcs et les rives du lac, ici l’ambition est de jouer avec la topographie très différente des lieux.
L’art est un moyen de faire basculer les perspectives que chacun de nous pose sur son quotidien. Le Romantisme avait imaginé que ce sentiment de vertige était proche de celui que l’on pouvait éprouver voyageant dans des espaces naturels exceptionnels.
Avec « Derrière l’horizon » le public pourra faire l’expérience de lier le cadre impressionnant du Haut Plateau à des fragments d’une perception rêvée du monde. Tout ici appelle à l’émerveillement et la surprise. Des objets extraordinaires se déploient dans un panorama sans fin. Plusieurs œuvres semblent avoir un destin simple, mais des éléments sont transformés pour les extraire de leur destin d’objet. Ainsi, un banc changeant de dimension devient une architecture qui change notre perception de l’espace. Des silhouettes humaines se tordent sous de simples lignes. Des figures inquiétantes impriment sur nous un désir trouble. Des systèmes mobiles sans destination révèlent les couleurs et les forces de la nature environnante.
Ce parcours en plusieurs boucles différentes joue aussi de multiples balades possibles. Mais ce qui nous surprendra partout les premiers voyageurs, c’est cette impression d’être ici sur un promontoire, face au paysage qui s’ouvre devant nous et de toutes parts. Pour cette édition de la Biennale de Crans-Montana, nous aimerions que le public perçoive que les artistes ouvrent des voies pour se projeter encore plus loin que là où porte notre regard : Derrière l’Horizon.
Plan de l'exposition
Partenaires
Aussi à voir à Crans-Montana
La Biennale de Crans-Montana coïncide avec l’ouverture d’Interstellaire, une exposition organisée à la Fondation Opale, en partenariat avec artgenève.
Parmi les artistes exposés :
Carla Accardi
Giovanna Belossi
Todd Bienvenu
Jean-Marc Bustamante
Hugo Capron
Philippe Decrauzat
Leandro Erlich
Sam Falls
Lucio Fontana
Karen Kilimnik
Alicja Kwade
Jim Lambie
Rafael Lozano-Hemmer
Vera Luther
Jorge Mendes Blake
Michael Mueller
Raymond Pettibon
Tobias Putrih
Stefan Tcherepnin
Blair Thurman
Wolfgang Tillmans
Not Vital
Cerith Wyn Evans
Yarisal & Kublitz
Artistes 2023
Tunga
Hôtel Le Crans
Untitled (Morphological)
2014
Silver painted bronze
60 x 72 x 42 cm
Courtesy of WK Archipel Collection
Jean-Luc Moulène
Hôtel Le Crans
Jean-Luc Moulène
Bubuglu
2016
Bronze
Courtesy of WK Archipel Collection
Mark Dion
Hôtel Royal
Mark Dion
Table of Confectionery,
Wonders of Palace
2019
Wood and acrilyc
variable dimensions
Courtesy Fondation pour les Art Visuels
Vincent Olinet
Hôtel Crans Ambassador
Vincent Olinet
Rouge
2019
Glossy paint and glitter on wood
Variable dimensions
Courtesy of WK Archipel Collection
Pierre Loye
Hôtel Crans Ambassador
Couple
1986
Limestone
Private collection, Switzerland
Le peintre et sculpteur Pierre Loye est né à Nendaz. Il vit et travaille au Trétien (VS). En 1965, il obtient le diplôme de l’Ecole des Beaux-Arts de Sion. Il a expérimenté de nombreuses techniques et différents procédés artistiques. Il expose dans de nombreux lieux de Suisse romande, comme la Fondation Gianadda et le Manoir de la Ville de Martigny.
« Son œuvre est souvent une écriture de la sensibilité et des situations culturelles. Dans un langage formel à la fois simple et élaboré, instinctif et maîtrisé, il révèle un monde personnel d’images fraîches et intenses et il dit sa perception des évènements que vivent les humains.
Certaines peintures mettent en situation l’homme universel et anonyme, l’homme piégé par les réalités existentielles de la civilisation moderne et les paysages annexés par l’urbanisation […]. Dans la figuration des hommes et des objets, Pierre Loye simplifie les attitudes et les formes ; on a même l’impression que souvent sa statuaire est archaïque, que ses peintures renvoient à des civilisations primitives : c’est pour les dépouiller de leur représentation objective et les investir du pouvoir spirituel de l’innocence et du mystère multimillénaire de la réalité humaine […]. »
Los Carpinteros
Hôtel Crans Ambassador
Los Carpinteros
Clavos Torcidos. Grupo I
(Twisted Nails. Group I)
2013
Metal
143 x 110 x 50 cm
Valentin Carron
Hôtel Crans Ambassador
Valentin Carron
Untitled
2018
Acrylic on wood
106 x 96 cm
Private collection, Switzerland
Wim Delvoye
Hôtel Guarda Golf
Wim Delvoye
Caterpillar
2004
Stainless steel
83 x 148 x 49 cm
Courtesy of the artist and Wilde
John Armleder
Hôtel Guarda Golf
John Armleder
Juste
2019
Bronze
50 cm (d)
Courtesy of the artist
Not Vital
*1948, CH
HEAD 3
2013
175 x 130 x 120 cm
PVD-coated stainless steel
Courtesy of WILDE
Takis
*1925, Greece
Signal éolien
2006
Iron, steel, resin and lacquer
500 x 384 x 100 cm
Courtesy of Xippas gallery
En proposant des œuvres monumentales animées par la force aléatoire du vent, Takis poursuit une expérimentation qui lui est chère. Takis a souvent dit qu’il produisait des sculptures et des œuvres d’art non pour encombrer l’espace mais pour qu’apparaissent les éléments de l’invisible.
Ainsi la lumière, les forces magnétiques, le son a habité́ depuis toujours son œuvre participant au mouvement pourvu qu’il soit aléatoire. Les (…) éoliennes (…) captent les courants invisibles de l’air montrent matériellement la complexité́ de ces flux et organisent le frôlement sensuel de sphères et de panneaux qui tendent les uns vers les autres leurs formes et leurs champs colorés.
Stefan Rinck
*1973, Germany
Mistral Boys
Sandstone
230 x 80 x 65 cm
Courtesy of Semiose, Paris
Pablo Reinoso
*1955, Argentina
Mirador Cologny I
Mirador Cologny II
2022
Painted steel
580 x 60 x 200 cm (each)
Courtesy of Xippas gallery
Sculpteur et designer né en Argentine, Pablo Reinoso est connu pour ses « Bancs Spaghetti ». Avec cette série, il réinvente l’objet quotidien avec un humour et une apparente légèreté qui cachent une position éthique quant au respect de la nature et de ses matériaux.
La maîtrise du lieu par sa création d’installations et de sculptures est au centre d’une démarche à la fois ludique et profonde sur notre perception du monde, du paysage et de l’espace qui nous entoure. Inscrit dans une logique du déploiement et de croissance, le travail de Pablo Reinoso trouve de plus en plus sa voie dans la monumentalité tout en conservant toujours son rapport à l’échelle humaine.
Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions collectives et personnelles comme à la Biennal à Venise, au Malba de Buenos Aires et au Macro de Rosario en Argentine, au Centre Pompidou à Paris, au Museum of Arts and Design à New York et aux Musées d’Art Moderne de Sao Paulo, Bahia et Mexico.
Mathias Pfund
*1992, CH
Caesarina
2022
Sandstone
Steel, silver, bronze, powder coating, concrete pedestal
156 x 90 x 50 cm
Courtesy of the artist
La pratique artistique de Mathias Pfund compose des fictions et recourt à diverses stratégies d’appropriation. Par la reproduction, il s’intéresse notamment à la représentation de l’art et aux diverses valeurs et idéologies qui le sous-tendent. Cæsarina est un trône dédié à « César », sa grand-mère d’origine italienne, voisine de la Villa La Grange depuis plus de 50 ans. Il s’agit d’une chaise curule hybridée avec une couronne de laurier, charriant diverses symboliques : celles du pouvoir (patriarcal) dans la Rome antique, de l’Imperator victorieux chez les Romains ou des poètes chez les Grecs. En outre, l’assise est ornée de trois médailles explorant chacune, sur un mode indiciel, diverses narrations en lien avec une antiquité européenne spécieuse. Parodie d’un langage autoritaire, l’œuvre reste néanmoins un élément de mobilier urbain, permettant à quiconque de s’y asseoir. Pour plus d’informations, un cartel développé est disponible à l’adresse 57 route de Frontene
Prune Nourry
*1985, France
Cracked Head #4 Yindi
2020
Red Clay, recycled concrete
130 x 90 x 95 cm
Courtesy of the artist and TEMPLON
Didier Marcel
*1961, France
Cervidé (grand rectangle)
2013
concrete reinforcement steel
280 x 176 x 210 cm
Courtesy of the artist and lange + pult
Didier Marcel développe un travail de sculpture dans lequel cohabitent des objets et des constructions tirés du réel, qu’il reproduit le plus souvent à échelle réduite ou dans d’autres matières. S’appropriant des formes issues de l’architecture, de l’habitat ou de l’outillage, ainsi que des éléments naturels tels que des arbres ou des bottes de paille, il leur confère une nouvelle existence, autonome, en dehors de toute fonctionnalité.
Ces sculptures conçues pour un parc explorent la figure animale en combinant la structure schématique de la table et de l’arbuste.
Le vocable végétal ne manque pas de synonymes pour désigner les bois, appelés également ramures, arborés fièrement par les grands cerfs des forêts d’Europe.
Les quadrupèdes sont réalisées en acier de forte section (18 mm) utilisé essentiellement pour les armatures des ouvrages en béton.
Le matériau non protégé s’oxyde pour revêtir une très belle teinte d’un brun orangé qui rappelle le fauve du pelage des cervidés. La texturation crénelée des barres d’acier accentue la similitude avec le végétal.
La simplicité des figures affirme une ébouriffante trivialité par la mise en évidence de deux éternels antagonismes : figuration, abstraction.
Inclination au passage pour les frères Giacometti, les silhouettes tendues d’Alberto et le mobilier à figures animales de Diego.
Alicja Kwade
*1979, Poland
StillStand, 2019
158 x 98 x 175 cm
Marble, bronze
Courtesy of WK Archipel Collection
Barry Flanagan
1941-2009, UK
Birdbath
1999
Bronze
158 x 112 x 112 cm
Courtesy of the Barry Flanagan Estate
and Von Bartha
Philippe Cramer
*1970, USA
Ouranos
2023
Irish anthracite limestone
407 x 88 x 146 cm (h)
Courtesy of the artist
Cette nouvelle œuvre, à la fois sculpture et pièce fonctionnelle, témoigne de l’intérêt de Philippe Cramer pour l’art placé en extérieur.
La simplicité du geste, rappelant des pictogrammes ancestraux d’origine calligraphique, est sublimée grâce à la prouesse technique du façonnage de la pierre. L’artiste aime suggérer l’idée que la pierre de calcaire, figée depuis des millénaires, semble avoir été courbée sous l’effet d’une force supérieure. Philippe Cramer souhaite en outre offrir une invitation à interagir avec son œuvre. Le public est ainsi libre de s’allonger sur la pièce, adossé au galbe intérieur de la boucle, et profiter d’un face-à-face dans l’esprit d’une « conversation », meuble favorisant l’intimité et amplement utilisé durant le second empire.
Olaf Breuning
*1970, Switzerland
Sad and worried animals / Bear
2020
Cantera pinion stone, ceramic eyes
80 x 65 x 56 cm (sculpture)
30.5 x 63.5 x 63.5 (pedestal)
Courtesy of the artist and Von Bartha
Lilian Bourgeat
*1970, France
Banc Jaune
2022
Aluminium, stainless steel, powder-coated RAL 1021
184 x 400 x 156 cm
Courtesy of the artist and lange + pult
L’œuvre de l’artiste français Lilian Bourgeat (*1970) se caractérise par une recherche constante du jeu : L’artiste apporte une pincée d’humour subtil dans notre vie quotidienne en agrandissant des objets du quotidien. Ses objets surdimensionnés attirent le spectateur par leur aspect ludique et en même temps l’embrouillent par leur échelle énorme. Un banc de parc, un objet non accrocheur mais fonctionnel, souvent vu dans notre ville et nos paysages, se transforme soudain en monument.
L’œuvre Banc public (2009-2018) surdimensionné de 2,5 fois l’original est un objet de notre quotidien, qui rythme habituellement les espaces publics. Intégré dans l’espace public, il provoque l’interaction entre l’objet, le paysage et le spectateur. Ce dernier peut devenir acteur en s’asseyant sur la banquette, qui demande un effort et réactive tous les sens, et en assumant ainsi la fonctionnalité de l’objet. Assis sur le banc, on a un autre point de vue sur le paysage, la perception du paysage nous semble différente, car l’emplacement et l’orientation de la rive orientent le regard vers le monde réel et en même temps encouragent la réflexion sur la situation artistique créée. D’autre part cela permet à la sculpture de disparaitre dans le paysage, de loin, on n’a pas l’impression qu’il est agrandi et peut passer donc inaperçu dans l’espace public.