Jean-Luc Moulène

(*1955, FR)
Pyramid’os, Le Buisson, 2020
Bronze
60 × 70 × 70 cm

Le corps humain, ses organes et ses membres constituent un répertoire lexical dans lequel la langue a puisé pour former quantité d’expressions imagées. De Léonard de Vinci au Corbusier, le corps humain sert aussi de référence, de mesure. Il peut être son propre étalon ou s’inscrire dans une géométrie, ou encore servir d’unité dans un espace structuré par ses proportions. En écho à cette histoire et à ces usages, Jean-Luc Moulène construit une pyramide avec les os longs des quatre membres humains. Les os des jambes, fémurs, tibias et péronés rejoignent les os des bras, humérus, radius et cubitus sur les arêtes de la pyramide. Ainsi chacune des quatre articulations aux quatre sommets – coudes et genoux – de la forme subit un écartèlement pour suivre les lois de la géométrie. La forme érigée par Moulène est vide en son cœur. Cette absence révèle les marges auxquelles les membres inférieurs et supérieurs ont été relayés, laissant au cœur, aux poumons et au cerveau leur fonction dominante. L’artiste définit ses pièces comme des sculptures documentaires. Cette composition se fait témoin des representations constituant nos corps.